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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/72

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


« Prenez des aromates, du stacté, de l’onix et de l’encens le plus pur. Vous ferez avec cela un parfum qui sera digne de m’être offert, en y mêlant une égale quantité de galbanum. »

— Du galbanum ! s’écrie Mme de Bethzamooth. Fi d’un parfum où il y a du galbanum. C’est un parfum à empester tout un appartement. Quoique dévote, je me connais en bonnes odeurs. — Que la dévotion de Madame me permette de lui observer que le galbanum dont les Juifs composaient leur parfum n’était point de ces galbanums vieux et rances tels qu’on en trouve dans les boutiques de Séguin, de Picard, de Liège, de Cadet et autres apothicaires de la rue Saint-Honoré. C’était un galbanum de bonne odeur, comme le dit le texte sacré : Galbanum boni odonis (12).

— J’ignore, réplique Madame, s’il y a du galbanum de bonne odeur, mais je n’aime ni les drogues, ni les parfums où il y a du galbanum ; je n’aime pas non plus ni ceux qui vendent du galbanum, ni ceux qui en donnent, et il me semble que le père Moïse en donne un peu trop. — Je ne répliquerai rien à Madame. Il en est des odeurs comme des goûts. On ne dispute pas là-dessus. Cha-