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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/28

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GLANDE MAMELLAIRE

cherches. La science était muette dans ses livres, et elle était aussi privée d’utiles matériaux dans les dépôts ou collections publiques que je n’avais pas manqué d’aller compulser, attendu qu’une dissection bien faite contient déjà les élémens d’un bon mémoire. Je fus huit mois en quête de sujets ; et ce fut inutilement que M. le docteur Jules Guérin me ménagea à Dieppe les soins d’une maison de commerce. Devais-je dans ces circonstances m’attendre que ce désappointement cesserait aussi singulièrement, et que ce serait pour une observation sur les baleines que je commencerais ma série de recherches ? Cela fut cependant ainsi.

Un jeune officier de santé, M. Roussel de Vauzème, arrivait de voyage et d’une expédition contre les baleines. Il en rapporta dans l’alcool un baleineau à l’état de fœtus et du sexe féminin.

Ce jeune savant devait employer ce fœtus pour des recherches anatomiques, qu’il est fort en état de suivre et de rendre très intéressantes. Je pensai donc qu’avec de tels projets il se montrerait très difficile sur une demande que je lui adressai, sur mon désir de consulter sa pièce. Il y acquiesça au contraire, et je ne lui en dois que plus de reconnaissance. Je le prie d’agréer mes bien vives actions de grâces de ses procédés singulièrement bons et gracieux.

J’ai donc saisi avec empressement cette occasion de donner à la science l’information et le dessin qui y étaient désirables alors. Je ne connais de figuré qu’un bout de sein de baleine par Ruisch, circonstance signalée par M. Dumeril dans un