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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/64

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LACTATION DES CÉTACÉS.

glande forme et sécrète le lait, mais ce n’est point pour être trait, sucé ou dégorgé immédiatement dehors et par sa tétine ; le lait arrive moléculairement à l’extrémité de la glande, pour être reçu et accumulé dans un réservoir ad hoc, comme fait l’urine a l’égard de la vessie urinaire. Puis, en dehors de la peau, et dans une fente, est le sillon mamellaire, où une manière d’urètre plutôt qu’une tétine, une sorte de canule très bien canalisée dans sa longueur, termine l’appareil.

Or, le jeu de cette admirable et toute nouvelle machine est facile à comprendre. Tout l’appareil mamellaire, fait avec les anciens matériaux, mais qui sont variés par leur état d’élongation, tout cet appareil est transformé en un long sac qui lance le lait avec autant de puissance que de prestesse… La force de pression est déférée aux muscles qui entourent ce réservoir ; celui-ci, à son tour, est préparé pour l’émission et agit, alors que le lait s’y est accumulé ; enfin, au-dehors est la canule, très bien appropriée à un tel usage ; cette canule, raidie à sa base par l’emploi d’un tissu érectile, cherche et trouve un point accessible pour elle vers les lèvres du petit, un point où elle parvient à s’introduire. Mes écrits du 17 et du 24, dont ceci est extrait, s’expliquent parfaitement à ce sujet ; comme ils établissent aussi qu’Hunter, auteur original en 1787, a vu ces faits, mais sans les comprendre, attendu qu’il agissait comme on le faisait alors, ramassant des faits visuels, mais ne les éclairant point par le raisonnement, c’est-à-dire par le flambeau qui résulte d’observations et de vues d’ensemble.