Aller au contenu

Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
Une Vierge folle

À son épaule, ainsi qu’aux heures du passé ;
Et lui la contemplait. Et le sein, oppressé
Par le bonheur, gonflait comme une outre trop pleine.

Il la retrouvait donc, sa Jeanne. Son haleine
Caressait ce front pur. Leurs cœurs, à l’unisson,
Allaient chanter d’amour l’éternelle chanson !

Et des lèvres d’André Jeanne approchait sa bouche.
Ce fut un long baiser.
Ce fut un long baiser. Comme un oiseau farouche,
Elle se blottissait. Il crut devenir fou
En sentant ses deux bras suspendus à son cou.
Surtout qu’après le mal venait cette caresse !
Il était son amant, elle était sa maîtresse…
Il avait oublié tout ce qui le peina
Lorsque sur sa poitrine elle s’abandonna.
..................
..................
 
Pauvre André !
Pauvre André ! Dans la nuit, au-dessus du feuillage
Retentit tout-à-coup la cloche du village.
Cette fois l’Angélus résonnait comme un glas.