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Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/119

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III

RETOUR À L’IDYLLE

  
« Vois, Raymonne, déjà le grand jour nous sépare,
L’alouette est aux cieux : le bonheur est avare,
Ses moments sont comptés. Je reviendrai ce soir.
Peut-être apporterai-je alors quelque nouvelle.
Espère ! En attendant, au travail qui m’appelle
Je cours… Vite un baiser… Un second… Au revoir… »

Au revoir ! Ces deux mots sont faciles à dire.
Mais comment s’arracher à ce tendre sourire,
Comment fuir ce regard doux et fascinateur,
Comment se dégager de l’amoureuse étreinte ?
Enfin l’effort triomphe : un regret, une plainte
Puis Huguet s’est enfui vers le champ du labeur.