Aller au contenu

Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


III

BURIN

 
La Guigne avait toujours vécu dans cette rue.
Un jour, une pauvresse, au retour du marché,
Sur un tas de chiffons aurait presque marché,
Si, par de faibles cris surprise et retenue,
Sa main sur le monceau ne s’était étendue
Pour ramasser quelqu’un dans l’ordure caché.

Ce quelqu’un, — je devrais dire ce quelque chose,
Car petit, frêle et rond, à peine on le voyait, —
Était un nourrisson dont le minois tout rose
À la bonne commère aussitôt souriait,
« Parfait ! dit celle-ci ; Dieu me sert à souhait :
Voici qui va garnir la mansarde morose. »