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Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/184

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IX

EAU-FORTE

 
Septembre a de ces soirs pleins de mélancolie
Où les souffles d’été se font déjà moins lourds,
Humectés comme aux pleurs d’adieu de nos beaux jours,
Où le ciel constellé semble une panoplie
De cuirasses d’argent sur un fond de velours,
Par le Dieu des combats incessamment polie.

J’aime alors à rêver, tout seul, au bord des eaux ;
À mes pieds vient mourir la vague caressante ;
Des murmures plaintifs courent dans les roseaux ;
Les barques des pêcheurs, depuis l’aurore absentes,
Touchent terre, carguant leurs voiles frémissantes,
Avec les battements d’une bande d’oiseaux.