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Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/108

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— Puis-je venir vous demander chez les Cohen, un soir après la fermeture de la boutique ? Voyez-vous un obstacle à ce qu’ils sachent que nous causons en particulier ?

— Aucun. Mais les jours que je devrai attendre maintenant sont plus longs que les années de ma force. Ma vie s’éteint : ce qui n’était qu’un dixième est aujourd’hui la moitié. Mon espoir réside en vous.

— Je vous serai fidèle, répondit Deronda, auquel il aurait été impossible de dire autrement. Le premier soir que je le pourrai, je viendrai après sept heures. Samedi ou lundi, si c’est possible. Comptez sur moi.

Il tendit sa main dégantée à Mordecai, qui la saisit avec empressement, et, dans un nouvel élan de confiance, lui dit, avec une énergie que l’on n’aurait pas attendue de lui :

— Ceci est venu, le reste viendra !

Et ils se séparèrent.