Aller au contenu

Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas en public cet air d’uniformité parfaite qui était son idéal. Mais Grandcourt ne lui fit point d’observation sur sa tenue. Seulement, pendant que leur voiture les ramenait chez eux, il lui dit :

— Lush dînera demain chez nous avec d’autres personnes. Vous voudrez bien être polie avec lui.

Le cœur de Gwendolen battit violemment. Les mots qu’elle voulait prononcer, comme quelqu’un qui veut rendre un coup, étaient : « Vous violez la promesse que vous m’avez faite ; votre première promesse ! »

Mais elle n’osa pas. Elle avait aussi peur d’une querelle que d’une pression de ses doigts sur son cou. Après une pause, elle dit d’un ton plutôt de plainte que de colère :

— Je croyais que vous ne vouliez pas qu’il fréquentât la maison ?

— J’ai besoin de lui maintenant, il m’est utile, et j’entends qu’il soit traité poliment.