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Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/296

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ignorance qui est vraiment inquiétante. Je ne doute pas cependant, que le testament qui a été fait dernièrement ne soit satisfaisant, et puis il est bien possible qu’un héritier vienne à naître. En tout cas, je pense que Gwendolen est libéralement, splendidement pourvue.

— Ç’aura été un grand coup pour elle, dit Rex devenu plus hardi. Je veux croire que c’était un bon mari.

— Sans doute. Peu d’hommes dans sa position auraient agi comme lui !

Rex n’avait jamais vu Grandcourt ; chacun dans sa famille avait toujours évité de lui en parler, et il ne savait rien de la fuite de Gwendolen à Leubronn. La seule chose qu’il avait apprise était que Grandcourt, très amoureux d’elle, lui avait fait l’offre de l’épouser, malgré sa pauvreté, et qu’il s’était parfaitement conduit en se chargeant de sa mère et de ses sœurs. Tout cela était très naturel, et c’est ce que Rex aurait aimé à pouvoir faire. Grandcourt avait été heureux et avait joui de quelque bonheur avant de se noyer. Pourtant, Rex se demandait si Gwendolen avait été amoureuse de son heureux prétendant, ou si elle avait oublié de lui dire qu’elle détestait qu’on lui fît la cour.