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Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/297

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LVII


Sir Hugo Mallinger ne fut pas aussi prompt que M. Gascoigne à partir pour Gênes, que Deronda ne voulut pas quitter avant d’avoir vu le baronnet. Ce n’était pas seulement la mort de Grandcourt, mais aussi la dernière crise par laquelle il venait de passer qui le portait à désirer un entretien avec son vieil ami ; car, par lettre, il n’aurait pu lui donner de détails sur sa mère, qui était venue et partie comme une apparition. Ce ne fut que le soir du cinquième jour, après avoir reçu un télégramme, que Deronda attendit sir Hugo à la gare, où il devait arriver entre huit et neuf heures. Il ne pouvait, malgré la tragique aventure à laquelle il venait d’assister, retenir un sourire en pensant au plaisir qui devait remplir l’âme du baronnet, certain désormais de pouvoir disposer de ses biens en faveur de ses filles.

— Eh bien, Dan, dit sir Hugo, qui, en descendant de wagon serra très affectueusement les mains de Deronda ; puis, comme il n’était pas pressé de se rendre à l’hôtel, il donna l’ordre à son cocher de faire un assez long détour.