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Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/343

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teneur du testament de son mari, se hasarda à parler devant elle et même à elle aussi, de ses futurs arrangements. La bonté naturelle du baronnet, augmentée par l’état favorable où était rentrée sa fortune et par sa compassion pour sa belle nièce, se montrait d’une sollicitude toute paternelle ; il l’appelait « ma chère », et, en mentionnant Gadsmere à M. Gascoigne, avec ses avantages et ses inconvénients, il parlait de ce que « nous pourrions » faire de mieux avec cette propriété. Gwendolen, plus pâle encore dans sa robe de deuil, gardait le silence pendant que sir Hugo, s’adressant à madame Davilow ou à M. Gascoigne, conjecturait que madame Grandcourt préférerait peut-être ne résider à Gadsmere que pendant une partie de l’année, auquel cas il pensait qu’on pourrait le louer à l’un des négociants engagés dans les charbonnages. Sir Hugo connaissait assez l’endroit pour savoir que c’était une boîte aussi confortable et aussi pittoresque que pouvait le désirer un homme, pourvu que ses désirs fussent circonscrits dans une enceinte de charbon.

— Je ne ferais pas attention à la suie, dit le baronnet ; car rien n’est plus sain, et, quand on y a ses affaires, Gadsmere peut être un paradis. Il fait bonne figure dans l’histoire du comté, par Scrogg, avec sa petite tour et sa pièce d’eau ; c’est la plus jolie estampe du livre.

— Est-ce plus important qu’Offendene ? demanda M. Gascoigne.

— Beaucoup plus, répondit le baronnet. J’y suis allé avec mon pauvre frère, il y a plus d’un quart de siècle, mais je me le rappelle très bien. Les chambres peuvent n’être pas plus grandes, mais les terrains sont sur une échelle bien différente.

— Notre pauvre cher Offendene est vide, dit madame Davilow. Quand on lui a demandé de signer le bail, M. Haynes y a renoncé et personne ne l’a occupé depuis. J’aurais pu