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Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/369

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LXVI


L’empressement de Daniel à faire l’aveu de son amour ne pouvait avoir de stimulant plus fort que l’assurance donnée par Hans qu’il était nécessaire de délivrer Mirah de la jalousie qui rongeait son cœur. Arrivé chez Ezra, il était déterminé à demander à sa sœur un entretien particulier, et si elle acceptait son amour, il se sentait assez fort pour braver toutes les conséquences ; une fois son fiancé, il prendrait une autorité tutélaire qui serait pour elle une protection efficace et désirable dans les ennuis futurs que lui causerait son père. Il ne faisait que pressentir ces ennuis dont il aurait été plus que convaincu s’il avait su ce qui se passait dans l’esprit de cet être vicieux. Sa turbulence et son inattention mettaient à la torture le pauvre Ezra ; Lapidoth ne se soumettait que parce qu’il nourrissait l’espoir de s’assurer peu à peu une indépendance bien assise. Il se préoccupait surtout des mesures à prendre pour soutirer à Deronda une somme importante ; mais, en attendant, il faisait tous ses efforts pour découvrir l’endroit où Mirah enfermait son argent