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Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/386

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— Et naturellement, c’est un discrédit pour ses doctrines, ajouta la vieille mistress Sprague. On ne se vantera pas d’ici à longtemps d’être méthodiste à Middlemarch.

— Je trouve que nous ne devons pas rapporter les mauvaises actions des gens à leur religion, observa mistress Plymdale, au visage de faucon, qui avait écouté en silence jusque-là.

— Oh ! ma chère, nous oubliions, dit mistress Sprague. Nous ne devrions pas parler de cela devant vous.

— Je n’ai certainement pas de raison de me montrer partiale, dit mistress Plymdale en rougissant. Il est vrai que M. Plymdale a toujours été en bons termes avec M. Bulstrode, et Henriette Vincy était mon amie longtemps avant de l’avoir épousé. Mais j’ai toujours conservé mes opinions, et lorsqu’elle avait tort, je le lui ai toujours dit, pauvre créature. Mais, pour ce qui est de la religion, je dois dire que M. Bulstrode aurait pu faire ce qu’il a fait, et pis encore, et être pourtant un homme sans religion. Je ne dis pas qu’il n’y en ait pas eu un peu trop chez lui ; pour moi, j’aime la modération. Mais la vérité est la vérité. Les hommes qui passent aux assises ne sont pas tous religieux à l’excès, je suppose.

— Eh bien, reprit mistress Hackbutt contournant adroitement le sujet, tout ce que je puis dire, c’est qu’à mon sens, elle devrait se séparer de lui.

— Je ne saurais dire cela, répliqua mistress Sprague ; elle l’a pris pour la bonne comme pour la mauvaise fortune, vous savez.

— Oui, mais la mauvaise fortune, cela ne peut jamais signifier la découverte que votre mari est digne de Newgate. Imaginez-vous ce que c’est que de vivre avec un tel homme ! Je m’attendrais à être empoisonnée.

— Oui, je trouve, quant à moi, que c’est un encouragement au crime, s’il faut encore que de tels hommes soient