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Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/434

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s’était sentie tout à coup malade et défaillir et désirait qu’on l’aidât à remonter. Une fois en haut, elle se jeta sur son lit tout habillée et y resta dans une sorte de torpeur, comme elle l’avait fait une fois déjà dans un jour de mémorable douleur.

Lydgate rentra chez lui plus tôt qu’il ne pensait, vers cinq heures et demie, et la trouva ainsi. L’idée qu’elle était malade éloigna de lui toute autre pensée. Lorsqu’il lui prit le pouls, Rosemonde arrêta sur lui ses yeux avec plus de persistance qu’elle ne l’avait fait depuis longtemps. Il le remarqua bien vite, et, s’asseyant auprès du lit, passa doucement un bras autour d’elle et se pencha sur son visage :

— Ma pauvre Rosemonde ! Quelque chose vous a-t-il agitée ?

S’attachant à lui, elle éclata en sanglots et en cris convulsifs, et, pendant l’heure qui suivit, il ne fit autre chose que de la consoler et de la soigner. Il pensa que Dorothée était venue la voir et que cette crise de surexcitation nerveuse, dans laquelle il entrait certainement quelque retour d’affection pour lui, devait tenir aux impressions nouvelles que cette visite lui avait causées.



CHAPITRE VIII


Quand Rosemonde fut tranquille, Lydgate la quitta, espérant qu’elle ne tarderait pas à s’endormir sous l’influence d’un calmant ; il descendit au salon chercher un livre qu’il y avait laissé, comptant passer la soirée dans son cabinet, et aperçut sur la table la lettre de Dorothée. Il n’avait pas osé demander à Rosemonde si mistress Casaubon était ve-