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Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/76

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Lowick-Manor avec le patronage de la cure, qui y était attaché.

Un matin que son oncle lui faisait sa visite ordinaire dans une disposition particulièrement joyeuse, qu’il expliqua en disant que la dissolution du Parlement était presque certaine, Dorothée lui dit :

— Mon oncle, il serait bon de songer maintenant à qui je ferai don de la cure de Lowick. Depuis que M. Tucker a été pourvu, je n’ai jamais entendu dire à mon mari qu’il eût en vue aucun clergyman pour lui succéder à lui-même. Je devrais, je crois, prendre les clefs et aller à Lowick pour examiner les papiers de mon mari ; il pourrait s’y trouver quelque chose qui nous éclairât sur ses désirs.

— Pas de précipitation, ma chère. Peu à peu, vous savez, vous pourrez y aller si cela vous plaît. Mais j’ai jeté les yeux sur tous les papiers. Il n’y avait rien, rien que des sujets profonds — sauf le testament. Tout pourra se faire peu à peu. Quant à la cure, j’ai déjà reçu une demande sollicitant ma protection, et, je dirais, une excellente demande. On m’a fortement recommandé M. Tyke ; je me suis occupé autrefois de lui faire obtenir un traitement, un homme apostolique, je crois — l’espèce d’homme qui vous conviendrait, ma chère.

— Je voudrais en savoir plus long sur lui, mon oncle, et voir par moi-même si M. Casaubon n’a pas laissé quelque mention de ses désirs. Peut-être a-t-il fait quelque addition à son testament, il peut s’y trouver des instructions pour moi, dit Dorothée qui avait toujours cette idée dans l’esprit au sujet de l’œuvre de son mari.

— Rien du tout en ce qui touche la cure, ma chère, rien du tout, dit M. Brooke se levant pour sortir et tendant la main à ses nièces, ni en ce qui touche ses recherches, vous savez, rien du tout dans le testament.

La lèvre de Dorothée trembla.