Aller au contenu

Page:Emery - Douces amies, 1920.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
171
DOUCES AMIES

Son sourire rayonne, d’une infinie douceur.

Et je suis radieux de sa gaieté rieuse : Ma mie, je suis heureux, heureux de ta bonne joie, lui dis-je, souriant aussi à son sourire !

— Je suis comme une enfant, murmure sa voix lente… oui, je ris, sans raison. Je te semble puérile… Mais j’ai besoin de rire, et cela m’est très doux !

Sa main vient à la mienne. Nos yeux aussi se lient, dans une joie très charmante ils se mêlent, riants.

Son sourire rayonne, d’une infinie douceur.

Si j’étais le fervent, le très crédule éphèbe, qui cueille tout présage comme signe de bonheur, lorsqu’Elle me sourit ainsi, la bien-aimée, je penserais : « Enfin !… C’est l’amour… l’amour tendre et profond que parfois je rêve et je désire, l’amour dont j’ai guetté tant de fois l’éclosion dans l’immense mystère de ces yeux que j’adore. »

Mais je sais triompher des espoirs décevants. Et je ne veux pas croire aux miracles, aux prodiges…

Je sais qu’Elle est divine, et douce, qu’Elle accueille mes adorations comme une idole émue qui aime les ferveurs, écoute les prières, exauce gracieusement les invocations.