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Page:Emery - Douces amies, 1920.djvu/177

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DOUCES AMIES

Son sourire exquis et câlin me suggère les plus douces folies…

Ce sourire me semble une caresse plus intime que toutes les caresses ; n’est-ce pas du bonheur qu’il reflète, qu’il avoue…

Elle est heureuse ?… Un peu… un peu, puisqu’elle rit…

Son visage charmant s’épanouit tout entier. J’y découvre de neuves et tendres apparences… le regard est plus doux encore, et plus profond. La bouche, en s’entr’ouvrant, me laisse voir ses perles. Et c’est surtout cette chose qu’on ne peut exprimer avec des mots humains, cette transfiguration complète de tout l’être, qu’on ne voit pas… qu’on sent…

Son sourire rayonne, d’une infinie douceur…

— Tu vois, je ris encore, me dit-elle. Et sa tête a un mouvement plus tendre, un mouvement d’enfant qui l’approche de moi, l’incline sur mon épaule.

Alors, elle s’abandonne, comme en un sûr refuge où son âme encore lourde des angoisses passées, des tristesses éteintes, jouit du calme, de la paix, de la douceur de vivre…

Sois heureuse et rieuse, ô ma très chère… oublie tout le passé… ne songe pas à l’avenir… Vis cette heure présente, ainsi, dans un sourire…

Son sourire rayonne, d’une infinie douceur…