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VIII


Le mariage à la mairie avait eu lieu le jeudi. Dès dix heures un quart, le samedi matin, des dames attendaient déjà dans le salon des Josserand, la cérémonie religieuse étant pour onze heures, à Saint-Roch. Il y avait là madame Juzeur toujours en soie noire, madame Dambreville sanglée dans une robe feuille-morte, madame Duveyrier très simple, habillée de bleu pâle. Toutes trois causaient à voix basse, au milieu de la débandade des fauteuils ; tandis que, dans la chambre voisine, madame Josserand achevait d’habiller Berthe, aidée de la bonne et des deux demoiselles d’honneur, Hortense et la petite Campardon.

— Oh ! ce n’est pas cela, murmura madame Duveyrier, la famille est honorable… Mais, je l’avoue, je redoutais un peu pour mon frère Auguste, l’esprit dominateur de la mère… Il faut tout prévoir, n’est-ce pas ?

— Sans doute, dit madame Juzeur, on n’épouse pas seulement la fille, on épouse la mère souvent, et c’est bien désagréable, quand celle-ci s’impose dans le ménage.

À ce moment, la porte de la chambre s’ouvrit, Angèle s’en échappa, en criant :