cérémonie commençait. Après avoir adressé aux époux une exhortation émue, le prêtre avait pris l’anneau nuptial pour le bénir.
— Benedic, Domine Deus noster, annulum nuptialem hunc, quem nos in tuo nomine benedicimus…
Alors, Théophile osa répéter, à voix basse :
— Monsieur, vous étiez hier dans cette église avec ma femme.
Octave, étourdi encore des recommandations de madame Josserand, n’ayant pas bien compris, conta pourtant la petite histoire d’un air aisé.
— En effet, j’ai rencontré madame Vabre, et nous sommes allés voir ensemble les réparations du Calvaire, que dirige mon ami Campardon.
— Vous avouez, balbutia le mari, repris de fureur, vous avouez… Duveyrier crut devoir lui frapper sur l’épaule, pour le calmer. Une voix perçante d’enfant de chœur répondait :
— Amen.
— Et vous reconnaissez sans doute cette lettre, continua Théophile, en tendant un papier à Octave.
— Voyons, pas ici ! dit le conseiller tout à fait scandalisé. Vous perdez la raison, mon cher.
Octave ouvrit la lettre. L’émotion avait grandi dans l’assistance. Des chuchotements couraient, on se poussait du coude, on regardait par-dessus les livres de messe ; personne ne faisait plus la moindre attention à la cérémonie. Les deux mariés seuls restaient graves et raides devant le prêtre. Puis, Berthe elle-même tourna la tête, aperçut Théophile qui blêmissait devant Octave ; et, dès lors, elle fut distraite, elle ne cessa de couler des regards luisants du côté de la chapelle de Saint-Joseph.
Cependant, le jeune homme lisait à demi-voix :