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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/152

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Deux ou trois jours après, un soir, au Casino, on causait par hasard des anciens temps. Le gros percepteur Hâan célébrait les mœurs d’autrefois : les promenades en traîneaux, l’hiver ; le bon papa Christian, dans sa houppelande doublée de renard et ses grosses bottes fourrées d’agneau, le bonnet de loutre tiré sur les oreilles, et les gants jusqu’aux coudes, conduisant toute sa famille à la cime du Rothalps, admirer les bois couverts de givre ; et les jeunes gens de la ville suivant à cheval la promenade, et jetant à la dérobée un regard d’amour sur la jolie couvée de jeunes filles, enveloppées de leurs pèlerines, le petit nez rose enfoui dans le minon de cygne plus blanc que la neige.