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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/317

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L’AMI FRITZ.

« Père Lœrich, encore deux autres ! »

Mais alors Christel se réveillant, s’écria :

« Monsieur Kobus, monsieur Kobus, à quoi pensez-vous donc ? Je serais capable de verser !… non… non… voici cinq heures et demie, il est temps de se mettre en route.

— Puisque vous le voulez, père Christel, ce sera pour une autre fois. Ce vin-là ne vous plaît donc pas ?

— Au contraire, monsieur Kobus, il me plaît beaucoup, mais sa douceur est pleine de force. Je pourrais me tromper de chemin, hé ! hé ! hé ! — Allons, Sûzel, nous partons ! »

Sûzel se leva tout émue, et Fritz la retenant par le bras, lui fourra le dessert dans les poches de son tablier : les macarons, les amandes, enfin tout.

« Oh ! monsieur Kobus, faisait-elle de sa petite voix douce, c’est assez.

— Croque-moi cela, lui disait-il ; tu as de belles dents, Sûzel, c’est pour croquer de ces bonnes choses, que le Seigneur les a faites. Et nous boirons encore de ce bon petit vin blanc, puisqu’il te plaît.

— Oh ! mon Dieu… où voulez-vous donc que j’en boive ? un vin si cher ! faisait-elle.

— C’est bon… c’est bon… je sais ce que je