Aller au contenu

Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/348

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
L’AMI FRITZ.

« Hé ! qu’en penses-tu, Orchel ? demanda le fermier à sa femme.

— Quand M. Kobus voudra, répondit la grosse mère en s’asseyant.

— À votre santé, mes enfants ! dit Christel. Moi, je pense qu’après la rentrée des foins… »

Fritz regarda le vieux rebbe, qui dit :

« Écoutez, Christel, les foins sont une bonne chose, mais le bonheur vaut encore mieux. Je représente le père de Kobus, dont j’ai été le meilleur ami… Eh bien ! moi, je dis que nous devons fixer cela d’ici huit jours, juste le temps des publications. À quoi bon faire languir ces braves enfants ? À quoi bon attendre davantage ? N’est-ce pas ce que tu penses, Kobus ?

— Comme Sûzel voudra, je voudrai, » dit-il en la regardant.

Elle, baissant les yeux, pencha la tête contre l’épaule de Fritz sans répondre.

« Qu’il en soit donc fait ainsi, dit Christel.

— Oui, répondit David, c’est le meilleur, et vous viendrez demain à Hunebourg, dresser le contrat. »

Alors on but, et le vieux rebbe, souriant, ajouta :

« J’ai fait bien des mariages dans ma vie ; mais celui-ci me cause plus de plaisir que les autres, et j’en suis fier. Je suis venu chez vous, Christel,