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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/354

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L’AMI FRITZ.

Diemer, au grand bal, que le vieux rebbe David ouvrit lui-même avec Sûzel au milieu des applaudissements universels ; quant à l’enthousiasme de Iôsef, jouant du violon d’une façon tellement extraordinaire, que la moitié de Hunebourg se tint sur la place des Acacias pour l’entendre, jusqu’à deux heures du matin, quant à tout cela, ce serait une histoire aussi longue que la première.

Qu’il vous suffise donc de savoir qu’environ quinze jours après son mariage, Fritz réunit tous ses amis à dîner, dans la même salle où Sûzel était venue s’asseoir au milieu d’eux, trois mois avant, et qu’il déclara hautement, que le vieux rebbe avait eu raison de dire : « qu’en dehors de l’amour tout n’est que vanité ; qu’il n’existe rien de comparable, et que le mariage avec la femme qu’on aime est le paradis sur la terre ! »

Et David Sichel, alors tout ému, prononça cette belle sentence, qu’il avait lue dans un livre hébraïque, et qu’il trouvait sublime, quoiqu’elle ne fût pas du Vieux Testament :

« Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres. Quiconque aime les autres, connaît Dieu. Celui qui ne le aime pas, ne conaît pas Dieu, car Dieu est amour !