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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/104

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une junte de salut avec président et secrétaire. Cette junte s’appelle la Rrrévolution ou la Commune Rrrévolutionnairre ; discute, dispute, hurle, se bat, émet des programmes grands comme le creux de ma main dans lesquels elle résume d’autor les aspirations de l’Humanité ; cette junte n’agit jamais, tout en recommandant le régicide à la ferveur de ses fidèles et en écrivant à propos du scélérat de Décembre : « Assassin qui ne le tue pas ! »

En cela, la grande erreur des Rrrévolutionnaires de la tradition n’est pas de rendre hommage aux effets incontestables de la Force, mais de rêver pour eux-mêmes la puissance dictatoriale, tandis qu’il est dans la nécessité des choses qu’ils ne développent que l’Idée.

Il faut une force quelconque pour substituer un ordre nouveau à un ordre ancien, pour faire passer une idée à l’état de fait. Or, aucune force n’appartient aux révolutionnaires qui ont déclaré la guerre à la Force. Comment eux, qui nient toute autorité, s’y prendraient-ils pour constituer un gouvernement ? Comment eux, qui nient tout privilège, rétabliraient-ils l’aubaine sous toutes ses formes ? Comment voudraient-ils détruire et conserver à la fois tout ce qui existait avant eux ? Comment le feraient-ils, lorsqu’ils seront poussés en avant par la Révolution ?

La Force despotique fut, jusqu’à ce jour, l’instrument de toutes les révolutions conçues par l’Idée. Tant que l’humanité aura pour cerveau le Privilège, elle aura pour bras l’Épée.


VI.   Pour accomplir leurs destinées, les sociétés doivent présenter un faisceau unitaire. Deux voies leur sont ouvertes pour parvenir à cette unification.

Ou elles y arrivent par l’absence complète d’autorité et par l’extension de la liberté jusqu’à l’Individu ; — ce vers quoi nous tendons. — Ou bien, par l’absence complète de