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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/105

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la liberté individuelle et la réunion des droits de tous entre les mains d’un seul ; — ce que nous souffrons encore.

À cette différence près que l’extrême Despotisme nie la nature de l’homme et l’abaisse vers la terre, tandis que l’anarchique Liberté affirme le plein développement de nos facultés et nous élève aux cieux, ces deux extrêmes se touchent pour les résultats égalitaires qu’ils produisent. Jean-Jacques avait observé ces effets identiques, sans se rendre compte de cette différence fondamentale. Mais Jean-Jacques n’avait pas, comme nous, l’expérience des révolutions qui secouent l’Europe depuis un demi-siècle ; il n’était pas volontairement ou stupidement aveugle comme les Rrrévolutionnaires.

Pas un maître, ou rien qu’un maître. — Ainsi, moi bandit, je comprends toute organisation sociale, d’accord en cela avec l’autocrate Nicolas. Anarchie ou Tzarisme. Les gouvernements constitutionnels équilibrés, pondérés, sont des embarras dans le monde : leur dernière heure a sonné.

Tant que les hommes ne se sentiront pas assez de caractère pour s’affirmer chacun dans sa liberté, je préférerai, pour ma part, le Despotisme absolu à la République de Washington ou de M. Marrast. Au moins on sait ce que l’on a et ce que l’on peut faire ; c’est moins traître. J’en sais quelque chose, moi qui ai été honoré de la sollicitude toute particulière des bourgeois rrrévolutionnaires frrrançais.


VII.   On peut dire que le Pouvoir propose, mais que le peuple, la réelle majorité, dispose, quand il lui plaît. Vous objecterez que rien ne sanctionne le despotisme ? Non, certes, au milieu d’hommes libres. Mais si vos concitoyens ne désirent pas la Liberté, ou si la désirant, ils n’ont pas la force de la prendre ; s’il convient à tout un peuple de