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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/144

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banqueroute, l’agiotage, l’usure, la féodalité industrielle, l’écrasement commercial, la traite des blancs, la frénésie de la spéculation, la fièvre de l’or, répandant partout le jeûne, les privations et la misère ; — le spectre de la faim suspendu sur des milliers de têtes ; — du plomb pour ceux qui réclament du pain ; — le workhouse substitué à l’atelier ; — le prolétariat frémissant, refoulé dans les faubourgs, altéré de vengeance ; — l’émeute renaissant de l’émeute, l’épouvantable désordre actuel subi par terreur de désordres plus grands encore ; — la Jacquerie individuelle traquée dans les bois, mais invaincue, et plus redoutable de jour en jour ; — des légions innombrables de fonctionnaires et de valets toujours inassouvis ; — une armée féroce, un clergé jésuite, une magistrature humiliée, des nations entières représentées par des instituts de sourds-muets ; — des prétoriens dégouttant de sang ; — les plus casse-cous des conspirateurs présidant aux destinées des empires !

Plus de croyances, ni dans la Justice, ni dans la Hache ; ni dans la Monarchie, ni dans la République ; ni dans l’Humanité, ni dans la Patrie ; ni dans la Liberté ni dans la Religion. — Pour Koran un Code romano-napoléonien qui sanctifie l’Absolutisme et le vol. — Plus de ces mobiles d’honneur, de gloire et d’espérance qui poussent les peuples aux grandes entreprises. — Les partis se déchirent, les intrigants se mangent le blanc des yeux ; le Talent est mince comme feuille, et la Vanité s’enfle jusqu’à crever pour s’égaler à l’Ambition. — Les hommes sont décimés par le Suicide, l’Assassinat, le Jeu, le Vol, les Loteries et la Bourse ; par des crimes inouïs, par un ensemble de jouissances qui dégrade et atrophie l’espèce, par une littérature échevelée, des confessions de désespérance, un romantisme desséchant, mercantile. — Le théâtre et les arts sont devenus la proie des agents d’affaires. — L’es-