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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/162

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Or, chez elle la bourgeoisie est maîtresse ; il n’est qu’une puissance au monde capable de lui faire violence. Et cette puissance est extérieure à elle. Et cette puissance est la Russie. La Bourgeoisie redoute les Cosaques au moins autant que la Révolution.

L’Ordre, la bonne Harmonie, la Paix avec des rameaux d’olivier, la douce Concorde, la blonde Fraternité qui tend à l’espèce humaine ses deux joues rebondies, telles sont les divinités chères à la boutique. Le Congrès de la Paix, tel est son Wallallah ; c’est là qu’elle réalisera le bonheur pour tous les hommes en maintenant le parasitisme du commerce et le libre intérêt de la valeur fictive. Oui ! la Paix et le Bien-Être entre les bourgeoisies d’Europe, mais la Guerre et la Faim entre les différentes classes de la société. La Bourgeoisie le sait, mais elle ment, parce que ce mensonge est profitable à ses intérêts.

Croit-on bien que ce soit l’expansion d’une irrésistible sympathie qui pousse dans les bras les uns des autres les bourgeois de France et d’Angleterre toutes les fois que les intérêts de leur commerce sont compromis par un événement européen ? Non, certes, mais l’effroi qui s’empare d’eux quand ils voient leurs ballots de coton restés sans placement ; des millions de prolétaires affamés, menaçants ; la Fortune chancelante sur sa roue rapide ; la Faim, la Désolation, la Révolution et la Mort frappant du poing