Aller au contenu

Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

witch et Radetzky, qui réagissent sauvagement contre la liberté humaine, sont révolutionnaires inconscients pour l’indépendance slave ; tandis que Kossuth, révolutionnaire pour la liberté humaine, réagit forcément contre l’indépendance slave. — L’humanité ne progresse, hélas ! que dans la double ornière d’éternelles contradictions ! — En 1848 et 49, c’est au nom du Panslavisme que les autocrates du Nord parviennent à étouffer les révolutions italienne et hongroise ; ils excitent les Croates, de souche slave, les peuples nouveaux contre les peuples anciens, d’origine latine, romaine et madgyare ; ils font craindre aux premiers que les seconds ne les dominent au moyen d’une civilisation plus avancée. Contre toute nouvelle révolution, italienne ou hongroise, ils emploieraient la même politique ; et la même politique leur réussirait encore. Tant que l’idée panslave n’aura pas pris corps ; tant qu’elle n’aura pas produit toutes les conséquences qui sont en elle, les révolutions partielles de l’Europe seront étouffées par des soldats slaves. Dès que le Panslavisme existera, au contraire, il sera forcément l’appui de la Révolution, parce que les Slaves libres ne pourront trouver place dans le monde qu’en transformant ce qui existe aujourd’hui. Or, par la force des choses, par la nécessité des temps, l’idée panslave ne peut avoir sa réalisation première que dans un tzarisme unitaire qui absorbera toutes les espèces de la race-mère jusqu’à ce qu’elles puissent renaître, une à une et selon leurs tendances spéciales, dans une République fédérative. Le monde slave nous fournira tout d’abord l’exemple de ce qui se passera plus tard pour l’Europe entière.


XII.   Ce n’est pas sans raison que nous désignons les Russes sous le nom de Cosaques quand nous voulons peindre l’effroi que nous inspire la seule idée de l’invasion. Les