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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/252

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dent est cette partie lentement désorganisée par le principe morbide. Les richesses sociales y sont injustement distribuées. En échange d’un travail qui outrepasse leurs forces, les classes travailleuses ne reçoivent plus que des aumônes insuffisantes pour soutenir leur vie. — Comme les plus petits des vaisseaux et des nerfs meurent faute de sang dans les organes en voie de destruction, de même, hélas les rangs dits inférieurs de la société sont décimés sans répit par la faim, la maladie et la mort. Entre ces écueils, les populations ouvrières se traînent avec peine, hâves, chétives, dépérissant dès la naissance, harassées jusqu’à la fin. L’Occident est la caverne des grands maux ; la mort y trône : les voleurs que la Loi protège et ceux que la Loi punit s’y livrent des combats acharnés.

Mais autour de ce foyer de gangrène et de pestilence se pressent des peuples au sang chaud, aux reins puissants ; peuples capables de détruire parce qu’ils sont forts, capables de fonder parce qu’ils sont croyants, capables enfin de comprendre des vérités nouvelles parce qu’ils n’ont pas l’esprit corrompu par les préjugés. Ainsi, tout autour des tissus menacés de mort, nous avons vu se presser les vaisseaux et les nerfs de formation nouvelle.

Sur ce théâtre de lutte sociale, les forces composantes et décomposantes sont donc aussi rapprochées que possible ; c’est bien le cas analogue à celui que nous observions tout-à-l’heure sur le corps de l’homme. La vie et la mort sont aux prises ; de ces deux éternelles adversaires laquelle l’emportera ? — Le flot des peuples qui, de l’extrême Orient, s’élève, cherchant son niveau pour déborder, s’étendra-t-il sur nous ? Balaiera-t-il cette mare croupissante de jouissances et de misères que nous appelons pompeusement la Civilisation ? La jeune souche humaine étendra-t-elle partout ses rameaux verts, et des races pleines de sève et de fécondité prendront-elles la place des