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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/328

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que ma voix résonne plus aigrement que la trompette sur les nations pantelantes.

Je suis celui dont le cerveau bouillonne pendant les pénibles insomnies, et dont le sang sort par la bouche au matin. — Heureux celui qui donne à la Liberté un gage de son ardent amour !

Je suis celui qui confondrai les savants et les moralistes devant le peuple, parce qu’il est nécessaire que le faux savoir et la fausse philanthropie disparaissent enfin.

Les uns m’ont pris pour un instrument docile entre les mains des chefs de parti ; les autres pour un ambitieux hypocrite ; ceux-là pour un médecin, et ceux-ci pour un philosophe. Je ne suis rien de tout cela. Je suis un homme libre parmi des esclaves.

J’ai reconnu ce que valent les camaraderies politiques. Ma franchise a scandalisé tous ceux qui s’honoraient de ma connaissance quand il me plaisait d’être muet. J’ai mesuré le cercle étroit des affections de famille ; mes parents ont eu peur de moi : on s’est garanti de mon souffle.

Je suis celui qui s’est levé de bonne heure et qui a vu l’étoile du matin. — L’homme qui dort ne fait pas son travail.

Je suis celui qui m’écriai le premier : Décadence de la France et de l’Occident ! — Invasion des Barbares du Nord ! — Mort de la Civilisation ! — Naissance du Socialisme ! — Régénération de l’Europe par l’Épée ! — Transformation palingénésique de l’Humanité !

Je suis celui dont la voix fut entendue déjà lorsqu’elle appela les Cosaques aux rives du Bosphore. Je donne aujourd’hui signe de vie pour que ceux qui ont des oreilles écoutent ; demain, s’il m’en reste la force, j’achèverai ma Révélation.

Je suis celui qui distingue de loin le grondement de la