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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/343

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ce nouveau déluge, et depuis quand les glaces du Pôle se fondent en armées.

» Les paysans se cacheront dans leurs cabanes enfumées ; les bourgeois s’accroupiront derrière leurs comptoirs ; et nous trouverons les rois tremblants dans les latrines de leurs palais.

» Les femmes se railleront de pareils guerriers et livreront leurs charmes aux jeunes Cosaques.

» Moi, je pousserai mon cheval dans les flots qui baignent le pied des colonnes d’Hercule. Et les hommes jetteront des fleurs sous les sabots de mon cheval.

» — Déployez vos étendards, Slaves vaillants ! Jetez les fortes rênes sur le cou des chevaux ailés ; que l’acier de vos armes fasse pâlir le jour. Et remplissez les airs de vos chants de victoire ! —

» Hurrah ! Criez : un homme fort nous est né sur les bords de la verte Baltique ; nos destinées sont entre ses mains, et quiconque lui résistera sera passé par l’épée !

« Ainsi, suivant le cours des fleuves ou traversant les plaines au moyen de la vapeur, que vous apprendrez à gouverner, nous arriverons sous Paris.

» Et voici : Je laisserai cette grande ville debout encore pendant quarante jours et quarante nuits, afin que vous puissiez voir combien sont vains ses hauts remparts, combien ses splendeurs sont iniques ;

» Et que vous ne bâtissiez point de remparts autour de vos villes nouvelles, et que vous ne vous décimiez plus les uns les autres par l’Injustice.

» Mais, quand le Soleil aura parcouru quarante fois son cycle étincelant, Paris sera rasé de terre, et sur ses décombres, je ferai brûler du sel, du goudron et des acides subtils ;