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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/358

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de maux. Ceux qui seraient assez forts pour se conserver clairvoyants et probes au milieu de la démence et du déshonneur universels, ceux-là seront accusés de folie et d’immoralité ! — Quand j’étais interne dans les hôpitaux d’aliénés et de vénériens, j’ai soigné bien des infortunés, grands d’intelligence et de cœur, qu’on avait ensevelis dans ces sépulcres pour les y torturer sans témoins. Ce système de prévention se généralisera.

Eh bien donc ! que l’étable de cette vie soit laissée aux pourceaux ! Et que les hommes libres ne supportent ce supplice que pour le raconter et marquer les fronts civilisés d’un éternel opprobre !




RÉALITÉ.


« Je ne juge que par les faits,
et ils sont amers. »
Byron.


J’ai regardé tout autour de moi dans le monde. Et je n’ai rien vu que des hommes qui se font un Dieu de leur ventre et des organes qui sont au-dessous. — J’ai regardé tout autour de moi. Et dans la foule, je n’ai vu que des boucs et des pourceaux.

J’ai écouté tout autour de moi dans ce siècle. Et je n’ai entendu que tintement d’argent, grincement de métaux, vains discours. — J’ai écouté, tout autour de moi. Et tous les jours, à toute heure, j’ai entendu broyer les pauvres par les machines que les riches font mouvoir.

J’ai interrogé tout autour de moi dans la société civilisée. Et le Bourgeois m’a répondu : Je trafique ! Et le Prolétaire m’a répondu : Je meurs ! Et l’étudiant m’a ré-