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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/389

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térêt domine et frappe ; il fait vivre les uns, il fait mourir les autres. — La Vérité est dans la Disette !

Les puits et les fontaines sont empoisonnés. Des villes pétillent dans les flammes comme si leurs maisons étaient de cire. Les ouragans emportent dans leurs robes de brouillards des poutres flamboyantes ! L’homme s’accoutume à respirer le soufre !

Les éléments conspirent aussi la ruine des sociétés. Les torrents et les cascades comblent les vallées. Les sécheresses, les pluies continues, les tremblements de terre répandent l’effroi. Les récoltes manquent. Les éclipses deviennent plus fréquentes ; il semble que les astres se cachent l’un derrière l’autre pour ne pas éclairer les désastres de la terre. Notre globe tressaille comme un homme ivre et se tord sur plusieurs points de sa surface !

Ma voix qui couvre tout, s’écrie : Terre, rends tes morts ! Mer, rends tes morts ! Mondes futurs, apparaissez ! !




Patriotisme des Bourgeois


Ô la plus orgueilleuse des Babylones ! Ville sans courage et sans foi, défends-toi donc ! Le temps est venu de se ranger en bataille et de forger des glaives. Le voilà l’ennemi que vous demandiez ; il est venu de loin jusque sous vos murs ; il vous attend, dès le matin, au rendez-vous sanglant ! N’épargnez pas les balles ; faites appel au peuple des faubourgs, et réveillez les morts, les morts fusillés en Juin !

Malheur et pitié ! Vous avez semé la tyrannie, vous moissonnez l’esclavage ; vous avez fait mourir les braves, que les lâches se lèvent donc ! Et qu’ils vous fassent un