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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/390

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rempart de leurs corps, un rempart vivant, un rempart devant l’ennemi ! Que les femmes montrent le chemin aux hommes dont les bras sont paralysés !

Voyez ! Ils se voilent la face ; ils délibèrent pour savoir s’ils sont sérieusement attaqués ; ils prient dans leurs églises, ils se cachent derrière leurs comptoirs ; ils s’enivrent ; ils font six repas par jour ; ils s’étalent sur des divans, dans des lieux obscènes, avec des femmes nues ! Ils fuient devant l’épée flamboyante ; ils crient plus fort que des reines qui avortent ! Ils vont porter des conditions honteuses à un ennemi dans l’ivresse du succès ; ils se couchent à plat ventre sur son passage ! Les âmes sont mortes. Personne ne vient au combat ! — Que le Seigneur, votre Dieu, vous sauve de l’Épée !

Alarme ! Alarme partout ! Parisiens, badauds, bourgeois, trafiquants et fonctionnaires ! Où sont-ils les vaillants et les forts ? Où fuit votre empereur, votre empereur héroïque ? Qu’il vous délivre ! Où courent vos braves généraux, vos rédacteurs de proclamations terribles ? Qu’ils vous défendent ! Où sont cachés vos législateurs, vos prédicateurs et vos docteurs renommés ? Qu’ils vous rachètent !

Envoyez des courriers à leur poursuite ; montez dans les forts détachés ; appelez les Altesses, Éminences, Excellences, Sciences, Connaissances, Salut suprême ! Appelez les Sires, Majestés, Grandeurs, Seigneuries ! Criez-leur que le sang coule ; qu’on tue les vierges, et les mères, et leurs enfants ! Ils vous répondront : Vous n’avez que du fer à nous offrir ; et il nous faut de l’or, de l’or du Tzar !

Paris ne peut fuir sa destinée.

Roule, roule, Révolution !