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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/403

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nations comme agents de circulation universelle. — Eux seuls passeront par la République pour arriver à la Liberté.




Prédiction touchant la Pologne.


Noble sœur, Varsovie ! elle est morte pour nous,
Morte, un fusil en main, sans fléchir les genoux,
Morte en nous maudissant à son heure dernière,
Morte en baignant de pleurs l’aigle de sa bannière,
Sans avoir entendu notre cri de pitié !
Barthélémy. — Némésis


La Pologne ne renaîtra pas ; elle ne peut renaître maintenant. Me plaçant au point de vue social et universel, je soutiens que l’annexion de la Pologne à la Russie devait avoir lieu ; qu’elle a grandement contribué à l’évolution du progrès parmi les races slaves, et que les souverains qui, depuis Catherine-la-Grande, scellèrent chaque jour davantage cette union sanglante, ont favorisé le mouvement de rapprochement des peuples.

— Qu’était en effet la Pologne avant sa réunion à l’empire russe ?

Qu’on en juge par ce passage de Jean-Jacques, l’écrivain qui traçait si largement les caractères des hommes et des peuples :

« La Pologne est un grand État environné d’États encore plus considérables qui, par leur despotisme et par leur discipline militaire, ont une grande force offensive. Faible au contraire par son anarchie, elle est, malgré la valeur polonaise, en butte à tous leurs outrages. Elle n’a point de places fortes pour arrêter leurs incursions ; sa dépopulation la met presque hors d’état de défense. Aucun ordre économique, peu ou point de troupes, nulle discipline militaire, nul ordre, nulle subordination ; tou-