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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/423

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» Encore humide de l’eau des mers, l’Océanie résume les caractères de toutes les sociétés qui l’ont précédée. Là vivent à la fois : l’homme qui se prosterne devant un manitou ; — le Mongol et le Malais cuivré ; — le Polynésien à la taille haute, le chrétien et le mahométan ; — le civilisé qui vénère Mercure, et le socialiste qui ne reconnaît d’autre Dieu que lui-même.

» Les mondes et les hommes enfants se ressemblent : ils contiennent l’ébauche de tous les organes, les esquisses de toutes les fonctions qui les animeront plus tard. Et ces éléments inachevés exagèrent à l’envi leur puissance vitale pour développer l’être nouveau.

» C’est à dessein que je rassemble ainsi toutes les races et toutes les formes sociales produites jusqu’à ce jour par l’Humanité. Sur cette terre nouvelle, je les ferai tomber serrées comme grêle, et comme des flocons de neige légère et je les confondrai par le souffle des guerres et des révolutions.

» Vois ! Les races se croisent, les langues s’altèrent, les fils ne reconnaissent plus les mères qui les ont apportés de si loin dans leurs flancs. La Force tend sa main rude à la Science dédaigneuse. La négresse ardente attire sur son sein le blond Européen. — L’amour folâtre n’a point de race, il déchire dans ses doigts roses les titres de noblesse des nations.

» Entre mes mains, continue l’Ange, cette terre sera comme un van, et je ne laisserai pas reposer les hommes et les choses qui sont à sa surface.

» ..... Jusqu’à ce que, de toutes ces races et de toutes ces langues sortent trois langues et trois nations nouvelles qui entraîneront toutes les autres dans la sphère de leur activité, étonneront le monde par leur puissance gigantesque et feront respecter leurs étendards partout.

» Car je suis, fils de l’Homme, l’éternel Dieu vivant, le