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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/49

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nie, aux larmes et aux malheurs : pour un moment de haine féconde, nous souffrons bien de longs et stériles jours de découragement : le repos ne nous vient qu’avec la mort. La Révolution change souvent de serviteurs.

À l’œuvre, fils de l’homme ! Grandis par la volonté ; suis ton attraction ! Qu’importe si les partis morts t’accusent de nuire à leur cause ? Leur cause n’est pas celle de la Révolution. — Qu’importe la désapprobation des civilisés ? Est-ce que ces gens-là ont une opinion ? Est-ce que leur approbation ne suit pas le fait accompli comme l’ombre suit le corps. Demain. ils te voleront ta folie et réclameront la priorité de tes prédictions. Ne t’occupe donc que de dire plus vrai qu’eux. — Qu’importe encore que tes parents te reprochent de sacrifier leur quiétude a des pensées plus grandes ? Ta famille n’est pas la grande famille de l’avenir ; de même que la France n’est pas l’humanité ; de même que la Démocratie n’est pas le bonheur. L’immense lendemain te réserve une réparation éclatante. — Que te font tes contemporains ? Ils vivent où ils sont : tu vis où tu seras.

À l’œuvre, fils de l’homme ! Crie : tout ce qui est fait par l’épée est défait par l’épée. — La Révolution aboutit par tous moyens ; tout lui est bon pour s’élever, les ambitions gigantesques des monarques et les vaniteuses susceptibilités des tribuns. — Elle passe sur les rois qui la compriment d’une manière insensée, et sur les peuples qui la font maudire par des excès inutiles. — Les hommes reconnaîtront enfin qu’elle règle leurs destinées ; elle descendra parmi nous.

À l’œuvre, fils de l’homme ! Si la civilisation peut faire souffrir des millions de tes frères par sa force brutale, rends-lui le mal avec usure, et pour eux et pour toi. Et que tes prédictions la fassent trembler d’une sueur glacée !