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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/72

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D. — PREUVES TIRÉES DE LA COMPARAISON.


Des deux nations française et russe tendant à la Liberté, à la Justice, au Bonheur, but commun à tous les hommes, la nation russe sera celle qui précipitera le mouvement. — J’affirme :

Que les Slaves sont plus près que nous de l’égalité dans la liberté, parce qu’ils vivent sous le régime de l’égalité dans l’esclavage et que nous vivons sous celui de l’inégalité sans garanties ;

Qu’ils sont disposés à soutenir toute tentative de transformation sociale, parce qu’ils ont tout à gagner à une révolution ; et que nous sommes disposés à résister à toutes parce que nous n’y voyons que des chances de perte ;

Qu’ils sont révolutionnaires sans le savoir, par la force même de leurs intérêts ; tandis que nous sommes immobilistes par nécessité sociale, encore que nous nous efforcions de paraître révolutionnaires ; — les hommes ne font rien par dévouement. Tout travailleur, exige un salaire quelconque. Dans le travail révolutionnaire, comme dans tout autre ; ceux-là font peu de choses qui parlent tant. Les démocrates civilisés sont trop dévoués en paroles et trop bavards en actions pour jamais faire avancer la révolution d’un pas.

Je soutiens :

Qu’il sera plus facile aux Slaves de renverser le Despotisme d’un seul et la propriété féodale, qu’à nous d’avoir raison de mille autorités contradictoires, et de mille intérêts alarmés ;

Qu’esclavage pour esclavage, il vaut mieux encore, pour les peuples, l’absolutisme franc, unitaire, héréditaire, brutal dont ils se débarrassent vite, quand ils le veulent, que des despotisme hypocrites, hiérarchiquement subdivisés,