Aller au contenu

Page:Ernest Roze - Charles de l'Escluse, 1899.djvu/6

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

œuvres, 1536-1609, dans le Bulletin de la Fédération des Sociétés d’horticulture de Belgique (1874).

De l’Escluse (Jules Charles) naquit le 19 février 1526 à Arras, dans l’Artois, et mourut à Leyde, le 4 avril 1609. Son père, Michel de l’Escluse, était Seigneur de Watènes, près d’Armentières ; sa mère, Guilliémine Quineault, fut une femme exemplaire par ses vertus et ses belles qualités. Il était l’aîné des enfants et devait prendre plus tard le titre de Seigneur de Watènes, qu’il ne porta jamais. Grâce aux libéralités de son oncle maternel, Martin Quineault, grand-prieur de l’abbaye de Saint-Vaast, Charles de l’Escluse fréquenta l’école du Chapitre de la cathédrale d’Arras de 1540 à 1542. Il fit ses humanités à Gand, puis à Louvain. Son père ayant voulu qu’il étudiât la jurisprudence, il obtenait à l’âqe de 22 ans le diplôme de Licencié en droit. « Il se familiarisa avec la langue latine, dit Edouard Morren, au point de la parler et de l’écrire en perfection, dans un style si correct et si élégant qu’il semble couler de source cicéronienne ». Et, en effet, ses lettres, ses ouvrages, rédigés en latin, en sont une preuve convaincante.

Charles de l’Escluse résida en Allemagne de 1548 à 1550 ; il y fréquenta les Universités et s’attacha en particulier à Philippe Melanchton, le célèbre Rédacteur de la Confession d’Augsbourg. Il se décida alors à embrasser les idées de la Réforme, à laquelle il resta toujours inébranlablement attaché.

On le retrouve à Francfort, en 1550, et l’année suivante à Montpellier : il se fit, en effet, inscrire à l’Université de cette ville le 3 Octobre 1551 ; il s’installa chez le Professeur Rondelet[1] dont il devint le disciple assidu, l’hôte et pour ainsi dire le secrétaire, car, d’après MM. Planchon, ce serait, dit-on, sa plume qui donna la forme, non la matière, à la 1re Édition latine de l’ouvrage de Rondelet sur les Poissons. Trois ans, au moins, furent employés à cette tâche. Cet ouvrage de Rondelet, intitulé De Piscibus marinis

  1. On sait que ce célèbre professeur de médecine a servi de prototype à Rabelais pour créer le fameux médecin Rondibilis de son Pantagruel.