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Page:Espaces libres et Fortifications - Albert THOMAS.pdf/11

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Des espaces libres !

La question en est là. Voici la session de novembre qui va s’ouvrir. Est-ce que les négociations vont recommencer ? Est-ce qu’une nouvelle difficulté, un nouvel empêchement ne va pas surgir ? Est-ce que la comédie, qui dure déjà depuis vingt-six ans et dont nous venons de donner seulement une rapide analyse, va continuer encore longtemps ?

Oui, Parisiens, oui, socialistes, la comédie va continuer.

Elle continuera aussi longtemps que vous le voudrez bien, aussi longtemps que vous ne prendrez pas une conception nette des besoins de votre ville, aussi longtemps que vous ne manifesterez pas votre résolution énergique de satisfaire à ces besoins, aussi longtemps enfin que vous ne saurez pas imposer à vos financiers, à vos élus, à vos gouvernants, l’obligation de trouver des combinaisons pour exécuter votre volonté hautement affirmée.

Si, en 1882, au moment où M. Yves Guyot faisait sa proposition, vous aviez clairement compris la nécessité de concurrencer les propriétaires par la construction municipale de maisons salubres à bon marché, et si, constamment guidés par cette idée, vous aviez soutenu vos élus contre les fortifications, vous auriez déjà abouti.

Aujourd’hui, si urgent que soit toujours le problème des maisons à bon marché, un autre le dépasse et le domine, celui de l’aménagement général d’une agglomération urbaine, celui des espaces libres, des places de lumière, d’air et de verdure à ménager entre les hautes casernes, édifiées sur un sol coûteux. Les moyens de communication, multipliés, améliorés, diminués de prix, qui ont depuis dix ans resserré tous les liens entre Paris et sa banlieue, ont accru formidablement faire habitable pour les ouvriers laborieux de notre capitale.