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Page:Espaces libres et Fortifications - Albert THOMAS.pdf/21

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II


Renaîtront-ils, les champs…

Jardins pour les efforts et les labeurs lassés,
Coupes de clarté vierge et de santé remplies ?

Verhaeren.


Il est temps vraiment d’en finir. Il est temps de résoudre cette agaçante question des fortifications et de commencer du même coup à rendre à Paris un peu d’air et de verdure.


Action nécessaire

Pour cela, que faut-il ? Je le répète. Exprimer clairement, énergiquement notre vouloir.

Nous voulons des espaces libres ; nous voulons que les fortifications soient transformées en jardins, en promenades, en terrains de jeux.

On objectera peut-être que c’est surtout dans le centre de la grande ville qu’il faudrait d’abord établir des espaces libres. C’est là que le besoin s’en fait le plus vivement sentir.

Il est bien certain, en effet, qu’il faudra, au centre même de Paris, dans le Xe, dans le XIe, ménager des espaces libres. Il va falloir défendre, dès maintenant, remplacement de Saint-Lazare. Il est certain aussi que les fortifications, comme promenade, soulèvent la même objection d’éloignement que le bois de Boulogne et le bois de Vincennes. Mais, si on laissait bâtir sur l’emplacement, entre Paris et sa banlieue, on ne tarderait pas à avoir une agglomération aussi dense que dans les arrondissements du centre. Surtout, s’il faudra penser un jour à assainir et à aérer ce centre, même au prix de certaines expropriations, l’occasion des fortifications est une occasion unique qu’on ne peut laisser échapper.