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Page:Espaces libres et Fortifications - Albert THOMAS.pdf/25

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est engagée. Serrons le problème de plus près. Il ne comporte de solutions logiques, cohérentes et vraiment conformes aux intérêts parisiens que celles qui seront conformes en même temps à nos principes socialistes.


L’Utilisation des fortifications

Le mur d’enceinte a 33.165 mètres de tour. Il a 142 mètres de largeur. Au-delà, vers la banlieue, sur une largeur de 250 mètres environ, s’étend la zône frappée de servitude, la zône militaire, dont les propriétaires demandent depuis tant d’années ou la faculté de bâtir ou l’expropriation. Les estimations varient quelque peu : en gros, la superficie du mur d’enceinte peut être évaluée au moins à 4 millions de mètres carrés, la superficie de la zône au moins à 12 millions. Que le mur d’enceinte soit remplacé par des espaces libres, Paris aura plus d’espaces libres que Berlin. Que la zône aussi soit convertie en espaces libres : il atteindra, dépassera Londres même.

Occupons-nous d’abord des fortifications.

L’Etat, nous l’avons vu, en est propriétaire.

Première solution : l’Etat peut vendre les terrains à des particuliers. Il a songé immédiatement à cette opération.

C’eût été, en effet, une belle opération : en 1841, l’acquisition de ces terrains lui avait coûté 17 millions. Les estimations les plus modérées leur attribuent aujourd’hui une valeur de 300 millions. Les difficultés du lotissement, et la crainte chaque jour plus grande de mécontenter une opinion publique chaque jour plus avertie, font fait reculer. Dès aujourd’hui, la convention de 1902 est caduque.

Deuxième solution : l’Etat vendra à la Ville.

Imaginons, en effet, que, pressé de dettes, il ne puisse consentir, comme certains le lui demandent,