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Page:Espaces libres et Fortifications - Albert THOMAS.pdf/26

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à céder entièrement et gratuitement à Paris des terrains, dont la valeur a garanti l’émission des obligations à court terme de 1898, qu’il ne puisse même attendre le fruit de quelques opérations de vente, portant sur une quantité limitée de terrains, et que la Ville, soucieuse d’en finir elle aussi, achète.

Cette fois, c’est à la Ville que la question d’utilisation se pose.

Et alors voici les partis, ou plutôt les tempéraments en présence.

Les financiers du Conseil préconisent immédiatement la vente des terrains ainsi acquis ; ils réclament une opération fructueuse de lotissement. M. Chautard n’avait évidemment pas d’autre idée en tête quand il évoquait ce spectacle vraiment effrayant de la Ville dépréciant ses propres terrains du Champs-de-Mars, en jetant sur le marché d’énormes quantités de mètres carrés.

D’autres, les éclectiques soucieux à la fois de défendre les finances de la Ville et de lui assurer de meilleures conditions hygiéniques, apportent des solutions moyennes.

C’est Brousse, par exemple, après ses rapports de 1892, de 1898, revenant encore à la charge en 1907 et demandant l’établissement de plusieurs espaces libres, sur l’emplacement du mur d’enceinte, mais se résignant à l’aliénation du reste.

C’est M. d’Andigné, demandant, dans son rapport de 1906 sur les espaces libres, que sur remplacement de la partie déclassée, on rende à sa destination primitive, à sa nature de forêt, la zône limitrophe du bois de Boulogne, qu’un peu plus loin, près de la porte de Neuilly, on établisse un palais des sports, que plus loin encore, près de la porte de Villiers, on affecte des terrains à la reconstruction de l’hôpital Beaujon. L’idée de construire sur l’emplacement des fortifications les bâtiments nouveaux, hôpitaux, casernes, services administratifs, ou d’y creuser les ports nou-