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Page:Espaces libres et Fortifications - Albert THOMAS.pdf/31

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celle du laisser-faire, du laisser-bâtir. La zône dépend naturellement des communes suburbaines ; et il ne manquera certainement pas d’élus banlieusards pour se réjouir de voir enfin quelques-uns des terrains immobilisés par Paris, sa défense ou ses gadoues, fructifier un peu en personnelles-mobilières. La banlieue, elle aussi, a ses financiers !

Admettons un moment qu’il en doive être ainsi. Une réserve au moins s’imposerait d’abord : ces propriétés devraient être redevables, elles aussi, partie de leur plus-value. L’Etat et Paris, pour leurs sacrifices, les communes suburbaines pour leurs frais de voirie auraient droit à une part de cette plus-value. Une difficulté s’élèverait sans doute sur le taux de la plus-value : au temps où il était frappé de servitude, le terrain était, pour ainsi dire, sans valeur ; depuis le jour où il a été certain que la servitude serait bientôt levée, la spéculation lui en a donné une déjà grande. Est-ce par comparaison avec l’ancienne ou la nouvelle valeur que la plus-value pourra être calculée ? Le prix des propriétés limitrophes de la zone offrira en tous cas un taux certain comme point de départ.

Mais ne serait-il pas prudent, pour les intérêts de la Ville et de la banlieue, de prendre d’autres précautions ? A l’entour des jardins établis sur l’emplacement du mur d’enceinte, allons-nous voir d’énormes maisons de rapport, aux étages accumulés, une ligne de façades dissemblables et disgracieuses, un énorme mur délimitant l’entrée de la banlieue ? Allons-nous voir une utilisation avare du terrain, au point de séparer Paris et la banlieue par une muraille épaisse de maisons, alors que le besoin de voies faciles, directes et nombreuses se fait de plus en plus vivement sentir ? C’est l’intérêt de la banlieue autant que celui de Paris qui est en cause. Il importe de s’opposer aux spéculations éhontées qui déjà font rage sur les terrains de la zône. Il faut que la loi même qui lèvera