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Page:Espaces libres et Fortifications - Albert THOMAS.pdf/7

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I

Vingt-six ans de négociations

Il n’est pas neuf, ce problème !

Il y a vingt-six ans déjà qu’il est posé. C’est, semble-t-il, la période de gestation pour la Ville de Paris : il a fallu trente ans, on s’en souvient, pour que rétablissement du Métro fût décidé.

C’est en 1882, en effet, que M. Yves Guyot déposa une première proposition en faveur de la désaffectation du mur d’enceinte de Paris et de la suppression de la zone militaire « dans le but d’obtenir la réduction du prix des loyers, l’amélioration des conditions hygiéniques de Paris, et des voies de communication entre Paris et les communes suburbaines ».

Le 11 juin 1883, le Conseil municipal approuvait l’idée et nommait sa première commission des fortifications. Alphand établissait déjà un projet de boulevard circulaire de 74 mètres. Des négociations furent engagées.

Négociations avec l’Etat, propriétaire du terrain des fortifications, acquis par lui, par achats ou dons, en 1841. Négociations avec l’autorité militaire, responsable de la sécurité de Paris.

De telles négociations devaient être longues. Le bon Ernest Hamel le pressentait bien, dès 1885, lorsqu’il demandait, faute de mieux, l’immédiate transformation en jardins du talus des fortifications.

En 1893, rien n’était résolu. Dans un rapport magistral, notre camarade Brousse, après force excuses pour son incompétence et sa haine de la guerre, devait cependant discuter encore avec les militaires de la possibilité de supprimer le mur d’enceinte sans aucun danger pour Paris. Surtout, il combattait