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Page:Espaces libres et Fortifications - Albert THOMAS.pdf/8

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la prétention de l’Etat de faire payer par la Ville les frais de reconstruction d’un mur d’enceinte à quelques kilomètres plus loin. L’Etat, dans ce projet, aurait abandonné à la Ville le terrain des fortifications, et la Ville, en les vendant, se serait à peu près couverte de ses dépenses, estimées à 170 millions.

C’étaient là pour Paris des propositions inacceptables. Cahin-caha, les négociations continuèrent.

Elles continuaient encore, lorsqu’on 1898 les militaires réclamèrent de l’argent sur l’heure. Ils avaient déclaré indispensable la réfection de tout le matériel d’armement. On ne peut rien refuser aux militaires.

Par la loi du 17 février 1898, il fut décidé que pour leur donner les millions qu’ils demandaient, on émettrait des obligations à court terme, représentant la valeur du terrain des fortifications, terrains que l’Etat vendrait. Il fut émis pour 200 millions de ces assignats d’un nouveau genre. Une loi spéciale devait fixer le plus tôt possible les conditions d’aliénation des fronts Sud et Nord des fortifications.

Or, depuis 1898, la loi spéciale n’a pu être encore votée.

Depuis 1898, on inscrit chaque année, au budget, le montant des intérêts des obligations… à court terme.

Les fortifications ne veulent pas tomber.


De la Ville à l’État,
De la Guerre aux Finances


Cependant les financiers de la Chambre protestant chaque année contre les intérêts à payer, le gouvernement s’est préoccupé de vendre ses terrains.

Les militaires avaient déclaré déclassé le front Nord-Ouest des fortifications, de la Seine à la porte de Pantin. Il fallait à l’Etat 200 millions : ses admi-