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Page:Espronceda - L’Étudiant de Salamanque, trad. Foulché-Delbosc, 1893.djvu/25

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DEUXIÈME JOUEUR.

Mille démons et puissent-ils nous emporter tous les deux !

DON FÉLIX (avec calme au premier joueur).

Vive Dieu, vos prières m’ont servi à grand’chose ! Une autre fois, don Juan, recommandez-moi au diable ; car, si Dieu vous entend, je me verrai captif et esclave à Fez.

TROISIÈME JOUEUR.

Don Félix, vous n’avez perdu que le cadre, mais non le portrait, car votre intention n’aura pas été de comprendre la dame dans le marché.

DON FÉLIX.

Combien donneriez-vous pour la dame ?

TROISIÈME JOUEUR.

Moi, la vie.

DON FÉLIX.

Je n’en veux pas. Voyez si vous pouvez me donner de l’argent et elle est à vous.

TROISIÈME JOUEUR.

La bonne renommée que vous acquerrez entre les belles, quand leur fierté découvrira que vous les captivez pour les vendre ensuite !

DON FÉLIX.

Cela ne vous importe en rien. Voulez-vous la dame ? Je vous la vends.

TROISIÈME JOUEUR.

Je ne m’entends pas en peinture.