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Page:Espronceda - L’Étudiant de Salamanque, trad. Foulché-Delbosc, 1893.djvu/8

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bond, un cri qui pénètre le cœur, qui glace jusqu’à la moelle et fait trembler. Un cri de quelqu’un qui dit au monde un dernier adieu.

Le bruit
cessa,
un homme
passa,
enveloppé dans son manteau,
et rabattit
soigneusement
son chapeau
sur ses yeux.
Il glisse
et traverse la rue
en face du mur
d’une église,
puis dans l’ombre
se perdit.

C’est une rue étroite et haute
que la rue du Cercueil,
comme si une cape éternellement sombre
de crêpe noir
la revêtait ; elle est toujours obscure
et, la nuit, sans autre lumière
que la lampe qui éclaire
une image de Jésus.
L’homme au manteau la traverse,
ayant encore en main l’épée
qui a lancé un vif reflet
en passant devant la croix.

Comme la lune qui, d’ordinaire, derrière une nue opaque, la borde de franges d’argent, puis si le vent l’agite, la voit monter et se dissiper dans les airs en blanche vapeur,