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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/36

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christianisme. Cette maladie est en effet alarmante : la société d’alors eût péri si l’on ne lui eût inoculé à temps le sang d’un Dieu. Aujourd’hui nous n’avons plus le même remède, ni les mêmes moyens de salut à espérer ; il n’y a plus de messie à paraître. Il faut que la pensée humaine reconstitue elle-même ses dogmes, sur les bases nouvelles de la science et de la philosophie. Ce travail est lent, pénible, douloureux ; il demande le concours de toutes les intelligences élevées ; il laisse le cœur des populations dans l’attente et dans le tremblement. Au milieu de ces ténèbres morales qui couvrent la face de la terre, les consciences mourantes tournent instinctivement les yeux vers Paris, comme les israélites dans le désert, vers le serpent d’airain. Là, se dégage en effet du sein de toutes les recherches, de toutes les connaissances mises, pour ainsi dire en commun, une pensée d’avenir et d’unité : c’est cette pensée-là qui sauvera le monde.


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